Ultra Vomit : Des U.V. qui brûlent les zygomatiques

Damien Vasseur
1 déc.
3 min de lecture

La salle de l'Angelarde à Châtellerault (86) était-elle vraiment prête ce 25 octobre pour la puissance du pouvoir d'Ultra Vomit ?

Photos : Damien Vasseur

Texte : Céline Deniau et Damien Vasseur

TRIGGER WARNING :

Ce live report peut causer des crampes, des larmes de rire, et un détachement soudain de vos côtes.Vous êtes prévenus. Les auteurs déclinent toute responsabilité en cas d’hyperventilation incontrôlée.

Ultra Vomit : 20 ans de carrière, zéro prise au sérieux

(et c’est pour ça qu’on les aime)

Ultra Vomit, c’est ce qu’on obtient quand on mélange du talent, de la bêtise assumée, des guitares affutées et un amour profond pour les jeux de mots douteux.

Le line-up ?

Fétus à la guitare et au chant,
Manard aux fûts et aux facéties vocales,
Flockos aka Jojo Framboise à la gratte et aux harmonies,
Matthieu à la basse (celle qui fait trembler tes côtes).

Un public multigénérationnel

Assister à Ultra Vomit, c’est entrer dans une famille recomposée où cohabitent :

des enfants de 7 ans qui découvrent le metal via "Pipi VS Caca",
des parents qui connaissent les vannes par cœur,
des fans de 77 ans qui ont tellement vécu qu’ils n’ont plus rien à prouver.

Ici, on vient écouter du metal et prendre du bon temps.

Il faut un solide sens de l’humour pour survivre à "l’indice U.V." : jeux de mots (laids) et humour potache* élevé au rang d’art martial.

(*Humour potache : celui qui sent la bière, la sueur et le comptoir. Bref, le bonheur.)

Proximité XXL : UV et son public, une grande histoire d’amour

Chez eux, pas de mur invisible entre scène et public.

Ils savent parler, blaguer, improviser et surtout donner.

Les membres n’hésitent pas à échanger avec lui durant le concert comme après, enchaînant les dédicaces comme si la nuit n’avait pas de fin. Pas étonnant que leur album "Le Pouvoir de la Puissance" ait décroché "La Foudre" de la meilleure vente rock-métal 2025.

L’ascension est méritée, et elle n’est pas prête de s’arrêter.

Le concert : satire, puissance et canards en liberté

Le show s’ouvre avec le très attendu "La Puissance du Pouvoir ", une introduction épique qui annonce tout de suite la couleur.

Ici, on se moque gentiment du metal qui se prend trop au sérieux.

La suite alterne habilement entre nouveaux titres et classiques.

Ça riff, ça hurle, ça rigole, et la salle rentre immédiatement dans le jeu. Le public, leurs "fidèles clients", chante TOUT ; même les respirations, même les onomatopées.

Arrive ensuite le moment sacré :

"Je collectionne des canards (vivants)", avec leur complice Andréas, dans le rôle mythique de l’Empereur des Canards.

À ce stade, ce n’est plus un concert, c’est un documentaire animalier survitaminé.

Humour, parodie… mais surtout talent

Ultra Vomit, c’est beaucoup d’humour, certes, mais surtout un vrai talent musical.

La parodie sans maîtrise peut vite tomber à plat, mais eux en font un art.

Ils jonglent avec les styles : metal indus, black metal, rap, heavy old school… et tout ça avec une précision chirurgicale.

Mention spéciale aux talents d’imitateur de Fétus :

Johnny Hallyday revisité dans "La Puissance du Pouvoir",
Orelsan criant de réalisme dans "Doigts de métal".

Même des fans puristes en oublieraient que ce ne sont pas les vrais.

Et eux seuls peuvent remplir des salles entières avec des titres parlant :

d’anatomie douteuse (A.N.U.S., Pipi VS Caca…),
d’animaux possédés (Toxoplasma Gondii, Le Coq, Un Chien Géant...).

C’est du génie, et c’est magistral !

La Minute Manard : le moment où tout bascule...

C'est un instant culte, un rituel.

Un instant suspendu, magique.

Manard quitte sa batterie et Flockos prend le relais avec brio.

La salle retient son souffle.

Et là, BAM !

"Banana Split" de Lio, version Manard.

Explosion collective de nostalgie et d’absurdité.

Le public hurle, chante, rigole, se régale.

On touche au sublime...

Conclusion : un concert qui dépote, rassemble et fait mal… mais dans le bon sens

Dans une salle montée en température (au propre comme au figuré), Ultra Vomit a livré un show drôle, solide et fédérateur qui laisse avec mal aux abdos et au cœur mais qui donne envie d’y retourner direct.

Les plus jeunes vivaient leur premier concert, ravis de rencontrer leurs idoles.

Les plus vieux retrouvaient leur adolescence.

Tout le monde en redemandait. Et ils ont eu plusieurs rappels pour la peine.

Ultra Vomit, c’est ça : du metal, de la parodie, du talent, un sens du partage rare et une bonne dose de générosité. Un groupe unique qui ne déçoit jamais, musicalement solide et humainement attachant.

Le parfait cocktail pour faire rire, crier, chanter et repartir avec des crampes aux abdos.